La Paroisse - son histoire

Très probablement issue de celle de Verlinghem, la paroisse de Lompret date du début du XII ème siècle. C’est en 1144 que le Pape Célestin II ( Pape du 3 octobre 1143 au 8 mars 1144) confirme la donation faite par l’Évêque de Noyon-Tournai Simon 1er de Vermandois à la collégiale de Lille de « l’Autel » de Lompret.

Au lendemain du Concordat de 1801, la paroisse de Lompret fait partie du diocèse de Cambrai et ce jusqu’à la création en 1913 de celui de Lille.

Jusqu’en 1904 l’église qui datait du XVIII ème siècle se situait au centre du cimetière. Son accès était inversé par rapport à celui actuel, afin de respecter une tradition ancestrale qui préconisait de placer le maître autel soit situé au levant. Une sente qui reliait la ferme de Petitpas à la rue de la chapelle permettait de s’y rendre. Elle était construite en pierre et en briques, était divisée en trois nefs par dix colonnes à chapiteaux très simples. Le clocher était très haut avec une pointe très effilée. Sa cloche, bénie en 1788 portait l’inscription suivante et l’écusson de la famille Jacobs:

 » L’an 1788, j’ai été bénite et nommée Louise Catherine, par Messire Louis Narcisse Jacobs, baron d’Aigremont, capitaine au régiment des dragons de Chartres, et par Delle Catherine-Angélique-Louise Jacobs, fils et fille de Messire Henry-Louis-Marie Jacobs, chevalier, marquis d’Aigremont, vicomte d’Eps, seigneur de Lompret et d’autres lieux, et de haute et puissante Madame Marie-Louise-Angélique, comtesse de Gand, j’ai été fondue aux frais de l’église de Lompret, du temps de Maître Six, curé, A.Butin,lieutenant, et J.-J.Sainlegere, marguillier.

A la révolution, les biens de l’église deviennent biens nationaux. Le 7 février 1791, le curé de Lompret Pierre-François Six refusa de prêter serment en faveur de l’Assemblée Nationale et continua de prêcher des sermons méprisants envers les officiers municipaux. Certains lomprétois choqués par ses propos le poursuivront à coups de pierres jusqu’à la cure en l’injuriant violemment.  L’église est mise aux enchères. Elle sera adjugée le 27 mars 1799 au citoyen Rémi Corrège, domicilié à Lille pour 70000 frs.

Plan cadastral 1867

Le 12 mars 1882 autorisation était donnée de procéder à l’abattage de vingt et un ormes au cimetière pour financer les réparations du clocher, ces sommes ne seront malheureusement pas suffisantes.

En 1883 de nombreuses réparations devinrent nécessaires, l’église tombait en ruines. En 1886 malgré de nouveaux travaux il fallu étayer les murs qui se lézardaient. Seule la reconstruction était envisageable. Dès son installation, Alphonse Désiré Sénéchal, curé de Lompret, conçut le projet d’en construire une nouvelle. Le budget nécessaire de plus de 50000 frs le décida à mettre ses biens personnels au service de la paroisse. Il restait à trouver un terrain disponible pour mettre en oeuvre ce projet. Mr Alban-Edmond d »Hespel de Givenchy indique dans son testament vouloir céder à la commune un verger lui appartenant pour y bâtir la nouvelle église, refusant de voir détruites les sépultures. Alban d’Hespel décédera le 27 août 1889 dans sa 83ème année, sa veuve Mme Witasse d’Hespel exhaussera son souhait. En mémoire, son nom fut donné  à la rue qui mène à la ferme de Petitpas. Le projet de construction fut validé en conseil municipal le 3 mars 1901 par 8 voix contre 3 après engagement de cession du terrain nécessaire des propriétaires. La première pierre fut posée le 5 octobre 1902. L’année 1903 fut celle de la construction qui devait s’achever début 1904. Elle est l’oeuvre de M. Boudin, architecte à Lille. Elle fut ouverte au culte et consacrée le 24 avril 1904.

La bâtisse est de style néo-roman entièrement en briques. Son clocher-tour est tout en façade.

L’ancienne église, après que le mobilier, cloche, statues et plaques funéraires furent déplacées dans la nouvelle, a été démolie. Des enchères publiques sont lancées pour procéder à la démolition et l’évacuation des matériaux: la mise à prix pour 300 frs étant infructueuse et devant le danger grandissant d’effondrement c’est l’entreprise Louis Coupé-Delbecque de Marquette qui pour 150 frs accepta de mener à bien cette destruction.

Sa consécration eu lieu le dimanche 24 avril 1904. Cette célébration est largement décrite dans La Croix du Nord de l’époque:

Rue de l’église en 1905, on aperçoit à gauche l’ancien mur de clôture du cimetière

L’église de Notre Dame de l’Assomption en 1914 est donc récente. En 1914 Lompret est une des premières communes de France a être occupée. Les armées Allemandes s’empressent de descendre les cloches pour les fondre et réaliser des canons pour le Kaiser. Le front se stabilisant à une dizaine de kilomètres (Premesques), les allemands vont utiliser le clocher comme poste d’observation. Du haut de celle-ci la vue s’étend sur les premières lignes de front d’Armentières, Frelinghien et Houpline. La vue par temps clair porte jusqu’au mont Kemmel. Pour protéger le guetteur des éventuels tirs d’artillerie, les occupants ont posé trois plaques de blindage dans la tour du clocher. Les cordes et treuils qui servirent à descendre les cloches permirent d’hisser une puissante mitrailleuse capable d’atteindre à 4 kms les lignes alliées. Durant toutes les années de guerre les forces allemandes mitrailleront copieusement les avants postes du front. Les Tommies tenteront de neutraliser ce dispositif et l’artillerie Anglaise faillit atteindre son but. Un obus éclatât contre l’une des poutres du clocher, mais bien que cisaillée à mi-hauteur elle n’empêcha pas les trois autres de maintenir le clocher. Les tirs se poursuivirent jusqu’à l’armistice. A cette date seul le clocher restait debout. On s’employa alors à reconstruire le sanctuaire et devant les difficultés rencontrées pour remplacer la poutre détruite on y renonça se limitant en la renforcer avec quelques étais et en remplaçant la couverture au moyen d’ardoises neuves. Malgré les vents d’ouest dominants qui viennent frapper le clocher sur son côté affaibli, les trois autres piliers disposés en triangle sont suffisants pour assurer la solidité et la stabilité de l’ensemble.L’impact de l’obus est encore visible à l’intérieur du clocher.

 

Le presbytère

Nous avons pu obtenir auprès des archives départementales les plans ci-dessous qui correspondent à ceux du premier presbytère, construit rue de l’église au niveau du cimetière. Un accès direct permettait au curé de rejoindre l’église en traversant une partie du cimetière et en accédant directement par la sacristie. Aujourd’hui dans la cave de la maison qui le remplace on peut remarquer un passage muré qui pourrait laisser supposer un sous-terrain le reliant à l’ancienne église.

Le cocq

C’est Colbert qui créa un concours utilisant le coq afin de créer en architecture une marque Française.

Les travaux du récipiendaire, Le Brun, furent exposés au sein de la galerie des Glaces à Versailles. Pour célébrer la victoire des Français contre les Espagnols à Quesnoy en 1665, on frappa la première médaille avec un coq. Ce n’est que sous Louis Philippe que le coq devient notre emblème national.

Sur nos églises cette tradition est bien plus vieille. c’est lors de la rechristianisation  vers le 9 ème siècle que des moines Irlandais introduire le coq qui dans l’ère pré-chrétienne symbolisait la dévotion au soleil levant et se transformera en dévotion au soleil de justice c’est à dire au Christ.

Suite à des intempéries le coq avait du être descendu en 1974 par les sapeurs-pompiers. Devant son état il était resté depuis dans le bureau du maire Monsieur Jules Brame. Un nouveau coq d’une taille supérieure fut mis en commande. Profitant de travaux sur la toiture de l’église il fut installé le 8 novembre 1978 après sa bénédiction le dimanche précédent par l’abbé Papeghin.

L’Orgue:

L’orgue avait été acheté en 1944 grâce au prêt de Monsieur Arsène Desrumaux-Duthilly, grand-père de Bertrand Desrumaux, généreux paroissien, à Lille par l’abbé Van Wesemaele. Un document de 1992 établi par Monsieur Etienne Delaye, chargé de l’inventaire des orgues du Nord-Pas-de-Calais atteste que ce prêt fut commué par la suite en don. Le chanoine Van Weemaele était un mélomane qui tenait à remplacer l’harmonium existant. Une occasion vint à se présenter: Il s’agit d’un orgue dit de salon dont les tuyaux sont réalisés en plomb. Seuls trois orgues de ce type existent en France. Il appartenait au Docteur Gaudier. A son décès en 1942 après un appel à la générosité des paroissiens, l’orgue est transféré à Lompret par les établissements Boone de Fives. C’est Monseigneur Dewailly, chancelier de l’évêché qui présida son inauguration et sa bénédiction, le dimanche 16 juillet 1944.

Le passage du salon d’une demeure particulière à la tribune de l’église ne fut guère favorable à cet orgue Puget à transmission pneumatique.Madame Lily Destombes-Delattre, Monsieur Jérôme Faucheur et Monsieur Jean-Claude Laurent qui on tenu ou connu cet instrument disent qu’il « cornait » lorsqu’il faisait humide.Des réparations ont été financées en 1960 par une tombola.Ce sera la canicule de 1976 qui lui assénera le coup de grâce.

Dès 1977, l’orgue est déclaré « injouable, irrécupérable » suite à un recensement du patrimoine « organistique ». Plusieurs tentatives ont été menées pour le relever et le sauver. En 1992, c’est Monsieur l’abbé Papeghin qui fit partiellement démonter par le Conseil d’Animation Paroissial, l’instrument pour le descendre. En 1996 Monsieur l’abbé Frappé reprenait la main, mais les devis établis se révèlent encore une fois prohibitifs pour les finances paroissiales. Il fut donc acheté un orgue moderne qui coûtera quatre fois moins cher.

En 2010 suite à une nouvelle directive concernant les normes de sécurité des bâtiments publics, il devenait impératif de fermer la tribune.Quatre facteurs d’orgue sont venus pour l’examiner, ils confirmèrent tant le coût des réparations que la piètre qualité de l’environnement de notre église jugée très humide et peu ventilée. Devant ces constats, la paroisse accepta l’offre de reprise de Monsieur Antoine Pascal qui avec son Compagnon, procéda au démontage complet et sa réinstallation dans ses ateliers dans l’attente de trouver un amateur fortuné.

La Cloche:

C’est à la fin de la guerre que fut remplacée celle qui avait été fondue par les forces allemandes afin de réaliser des canons. Le dimanche 28 décembre 1919 cette petite cloche était baptisée. Aujourd’hui bien qu’elle soit décrochée elle existe toujours dans les combles de l’église.

La cloche actuelle est une grosse cloche de 450 kilos fondue à Douai en 1929 chez Wauthy, maître fondeur. Elle porte le nom de Charlotte Thérèse.Elle perpétue le souvenir d’une famille bienfaitrice de la paroisse, celle des Verley-Crouan et Verley-Bollaert qui occupèrent le château de Lassus.

On peut lire l’inscription suivante sur son flanc:

 » Je m’appelle Charlotte Thérèse, j’ai été baptisée le 3 février 1929, par le Chanoine Delannoy, vicaire général de Lille, j’ai comme parrain M. Charles Verley-Bollaert et comme marraine Mme Henri Cauliez-Descamps, était alors évêque de Lille, Mgr Achille Liénart, était curé de la paroisse M. l’Abbé Charles Lesage, était maire de la commune M. Narcisse Delattre. »

La cérémonie de son installation eu lieu le 10 février 1929 et l’Abbé Prévost assura la prêche:

« Malgré la neige qui tombe sans discontinuer, la foule est venue nombreuse pour assister à la cérémonie toujours touchante où l’on demande  à Dieu en bénissant la cloche de lui donner le don d’écarter les fléaux et de rappeler aux fidèles la présence de Jésus Hostie dans les sacrements. »

Il fut une époque où des travaux nécessaires sur le clocher ont obligé de ne plus la faire sonner et durant cette période c’est une sonorisation qui la remplaça sans jamais l’égaler. Elle repris sa pleine activité pour le passage à l’an 2000.

La Convention entre la Paroisse et l’Eglise Ste Thérèse à Lambersart:

Les tensions existaient au sein de Lompret, les deux paroisses furent tenues de mettre en place une convention pour gérer le partage des tâches et la fréquentation de chacune d’entre elles :

 » Avec l’agrément de son Éminence le Cardinal-Évêque de Lille, entre M. l’Abbé André Picavet, curé de Lompret, et M. l’Abbé Robert Bouillet, curé de Ste Thérèse de Lambersart (cité Familiale), il a été convenu ce qui suit: Le quartier dénommé « Hameau de Lassus » qui, officiellement fait partie de la commune et de la paroisse de Lompret, mais, qui, en fait,est considérablement plus rapproché de l’église Ste Thérèse de Lambersart est dorénavant pris en charge par la paroisse Sainte Thérèse.

Ce quartier comprend toute la portion du territoire de Lompret située au-delà du courant d’eau désigné sous le nomp de « Becque de Lomme au Corbeau ».La paroisse Sainte Thérèse s’occupera en particulier: du soin des malades et infirmes, des catéchismes, de l’organisation des Oeuvres et de l’Action Catholique, du port du bulletin paroissial, de la Collecte du Denier du Culte et des autres Collectes Missionnaires (Propagation de la Foi, Ste Enfance,…) et diocésaines.

Pour ce qui concerne les Baptêmes, Premières Communions, solennités de Profession de Chrétienne, Mariages et Enterrements, les habitants de ce Quartier auront le libre choix entre l’église Ste Thérèse et l’église de Lompret.

MM. les Curés de ces deux paroisses, selon le Droit, sont fondées à réclamer la Quarte pour les Mariages et Funérailles. Ils sont autorisés par codonation réciproque à ne pas la réclamer, mais cette exemption n’engage leurs successeurs que s’ils acceptent cette clause.

La présente convention est signée par les parties et valable pour une période de dix ans.Elle peut être renouvelée. Elle ne modifie pas, de jure, les limites paroissiales. Elle prend effet à partir du 1er janvier 1951.

Signé par le curé de Ste Thérèse: Bouillet

le curé de Lompret : Picavet

Par mandatement de Son Éminence: L.Prévost Vicaire Général Archidiacre »

Le 11 octobre 1952, le curé de Lompret, André Picavet apporte quelques précisions:

 » Après l’approbation de l’Évêché, et après accord avec Messieurs les curés de Pérenchies et de Verlinghem, il a été décidé qu’à partir d’octobre 1952, les enfants dont les familles habitent Lompret, et qui vont à l’école à Pérenchies ou à Verlinghem peuvent suivre les cours de catéchisme et faire leur communion solennelle dans les paroisses où ils vont en classe, mais qu’ils doivent assister à la messe et aux offices, les dimanches et jours de fêtes dans leur propre paroisse: Grand messe à 10h, offices à 15 heures.

Le contrôle des présences sera donc fait, à partir du dimanche 12 octobre, par Monsieur le curé de Lompret, à qui doivent être remis pour les cas exceptionnels, les demandes de permission ou les billets d’excuse signé par les parents.

Des précisions seront données aux enfants pour régler la question de la messe du jeudi à 8 heures, ainsi que des catéchismes qui se feraient ce jour là.

J’espère que les parents sauront comprendre l’esprit qui a dicté pareille mesure qui leur permettra, ainsi qu’aux enfants, de garder quelques contacts avec leur paroisse….. et leur curé.

Signé: Picavet, curé de Lompret. »

La Fabrique:

La fabrique, devenue  le 13 décembre 1906 suite à sa dissolution dictée par la séparation de l’Eglise et de l’Etat le conseil paroissial, collecte et rassemble les fonds donnés à la paroisse. Elle a en charge également l’administration et l’entretien des biens matériels et temporels de la paroisse. Elle est composée de paroissiens et présidée par le curé de la paroisse. On retrouve dans les archives en 1902, la réfection de la dorure d’un calice ainsi que la rénovation du mobilier avant son déplacement au sein de la nouvelle église. Ces travaux de mise en service vont coûter plus cher que provisionné, Monsieur le Comte Albert D’Hespel est alors venu financièrement en secours ainsi que plusieurs paroissiens et Louis Goeman, réunissant les 404,27 frs manquants. En 1906 l’Évêque autorisera l’emploi de toutes les économies pour finaliser la sacristie et les travaux intérieurs.

C’est en 1924, que tous les bâtiments de culte antérieurs à 1905 sont devenus des biens communaux. Le presbytère eu comme premier locataire l’abbé Sénéchal qui signa son bail le 15 décembre 1907. A compter de ces dates l’entretien des édifices incomba à la commune devenue propriétaire.

NOTRE DAME DES SOURCES

Depuis les années 90 le manque de prêtres se fit sentir. La seule option reposait dans le regroupement des paroisses. Très naturellement Pérenchies et Prémesques se rapprochèrent. Pérenchies et Lompret les imitèrent.

C’est le 28 juin 1998 que furent réunies les quatre paroisses. Le nom de Notre Dame des Sources fut donné à cette association, en effet Pérenchies avait sa source dédiée à St Leger, Verlinghem celle dédiée à St Grysole, Prémesques et Lompret pour leur part étaient situées toutes deux sur les mêmes nappes phréatiques.

Chaque ancienne paroisse indépendante reçut le 21 octobre 2001 au cours d’une célébration à St Laurent (Prémesques), une statue de Notre Dame des Sources.

nd-des-sources046-e1439198005190-543x1024