La Porcherie Arnaud puis Jean Caby

Parmi les activités économiques recensées sur le territoire de la commune de Lompret, nous retrouvons celles de l’élevage porcin. Les archives recèlent quelques témoignages concernant ces porcheries, surtout en raison des désagréments qu’elles occasionnent ! En effet, ces activités, classées dans la deuxième classe des établissements dangereux, insalubres et incommodes, doivent se trouver éloignées des habitations et leur installation nécessite une décision préfectorale.

En 1897, M. Denorme avait fondé, rue de l’Église, une porcherie-tuerie. Après la Première Guerre Mondiale, de nouvelles demandes de reconstruction et/ou d’installation nous permettent d’étoffer cette liste d’établissements pour Lompret. Ainsi, en mai 1923, M. Gustave Helle, nourrisseur de porcs, demande l’autorisation de pouvoir reconstruire, au sentier du Vert Touquet, sa porcherie en partie détruite durant le premier conflit.

Cette activité trouve son prolongement naturel avec le développement d’une industrie agro-alimentaire comme la société Jean Caby. En 1950, cette entreprise achète, au grand logis, la porcherie dite « Arnaud » fondée en 1927.En novembre 1950, le préfet du Nord la met en demeure de prendre ses dispositions afin d’épurer les eaux résiduaires de cette porcherie située près du ruisseau Becque du Corbeau. L’entreprise mène sa propre enquête : les bassins de décantation et d’épuration, construits en octobre 1946, ont fait l’objet  d’un contrôle des travaux publics de l’état.L’ensemble a été curé et une instruction au personnel a été diffusée afin que l’entretien de ce réseau soit parfaitement réalisé. En 1957, un habitant résidant rue de la Chapelle se plaint : il estime que l’insalubrité de son logement est due à sa proximité avec cette porcherie. Les déchets s’écoulent dans un fossé à ciel ouvert longeant sa rue. Les analyses du Service de la Santé Publique de Lille révèlent que les puits d’eau potable situés à proximité sont contaminés et que l’eau est impropre à la consommation, même après ébullition !

Les installations et la ferme ont été achetées dans les années 70 par la société Depaeuw .

Les transports Depaeuw

L’histoire de cette entreprise débute en 1950 à Saint-Sylvestre Cappel. Gilbert Depaeuw s’associe alors à son beau-père et se lance dans le transport routier. Cette activité est rapidement déplacée dans l’ancienne commune de Malo-les-Bains.

Camion de l'armée américaine

Avec leur deux camions, dont un Saurer 3 CT 1D, ils effectuent des trajets pour apporter des balles de coton et laine débarquées à Dunkerque aux filatures de Roubaix. Sur le trajet retour, ils approvisionnent en briques les chantiers de reconstruction de Dunkerque. Ils assurent aussi un service régulier sur Paris ; la relation est alors faite en 7 heures ! M. Gilbert Depaeuw parcourt ainsi les routes de 1950 à 1957 ; il met toutefois cette activité de côté durant 7 années pour tenir un bar tabac à Lille.

Après cette « parenthèse », M. Gilbert Depaeuw reprend le volant et crée sa société en 1965. L’entreprise s’installe à Lomme pour sa proximité avec ses clients. En effet, Depaeuw travaille avec la Société des Produits du Maïs et la Manufacture des Tabacs de Lille. En 1966, l’entreprise compte une dizaine d’employés. En 1974, la société s’étend à Lompret et y installe son siège social. Actuellement dirigée par les descendants du fondateur, la société est installée sur quatre sites nordistes, à Lompret, à Dunkerque, à Salomé et à Pérenchies pour sa plateforme logistique. En employant 277 personnes, l’entreprise participe à l’activité économique du département. Elle possède plus de 200 camions dont les deux tiers sont situés à Lompret et le dernier tiers à Dunkerque.

La société Depaeuw reçoit en 2010 le Prix de la Valorisation du Patrimoine des Professions et Entreprises, prix qui récompense depuis la fin du XIXème siècle des hommes ou des entreprises contribuant par leur action au rayonnement de la région. En 2012, Depaeuw reçoit le Trophée de la Performance Environnementale. En effet, les véhicules de l’entreprise parcourant près de quinze millions de kilomètres par an, celle-ci s’est engagée à réduire son impact carbone. Pour cela elle multiplie les initiatives : rationalisation des trajets, sensibilisation des conducteurs à l’écoconduite, investissement dans la technologie du biogaz, etc. De plus, elle est signataire de la Charte d’Engagements Volontaires de Réduction des Émissions de CO2 de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME).

Les pépinières Delattre, 9 générations au service de la terre.

Le hêtre pourpre  » Falgus Sylvatica Atropurpurea »de la famille Delattre à Lompret a été choisi pour représenter le Nord – Pas-de-Calais au concours « Élisez l’arbre de l’année 2012 ». Le trois fois centenaire a été planté en 1687.

« Ce hêtre pourpre, c’est l’arbre généalogique de la famille et je me situe tout au bout de ses branches  » déclare Eubert Delattre à la Voix du Nord en 2012.La responsabilité de prendre soin de l’arbre familial lui a échu comme lui a été attribuée la responsabilité de pérenniser l’entreprise. Il a repris le témoin que lui avait transmis son père comme ce dernier l’avait reçu de son père. L’arbre est  lié à l’histoire d’une famille qui, en neuf générations, est passée de l’agriculture à l’arboriculture, à la vente de plantes d’ornements et à l’aménagement paysager des jardins.« C’est peut-être ce qui m’a fait le plus peur, plaisante Eubert Delattre. Réussir à perpétuer la vie du hêtre. » Une idée qui ne l’effleurait pas lorsque enfant il jouait  avec ses cousins dans les longues branches du hêtre pourpre surnommé la « grosse mère ».  Cette appellation lui avait été donnée, des centaines de greffons, en trois siècles ayant servis  à arborer jardins, sentiers et parcs alentour. « Des hêtres qui font deux ou trois fois sa taille dont un s’épannouit au château de la Phalecque. »

L’arbre au tronc d’une circonférence de 7,70 mètres, au diamètre de houppier de 28 mètres et à la hauteur moyenne de 11 mètres est un très vieux géant. « Pour un chêne, 300 ans c’est la moitié de sa vie. Pour un hêtre, c’est l’âge d’un arbre qui a bien vécu. » Et à l’instar d’un vieil homme, il lui faut des soins attentifs pour conserver une bonne santé. Surtout que le hêtre craint un champignon pas très sympa qui, en  parasite, dévore la cellulose.

En 1989, ce hêtre remporte le concours sur  » les arbres à l’histoire ». En mars 2005, il reçoit officiellement le label « d’arbre remarquable de France ».

C’est Antoine DELATTRE, originaire de Wasquehal qui s’y installa à Lompret avec sa femme Marie-Catherine BAYART. Ils se sont mariés à Hem le 8 octobre 1715.. Le couple aura sept enfants dont six nés sur Lompret entre 1717 et 1729.

Les générations suivantes donneront des fermiers, laboureurs, éleveurs et des pépiniériste-horticulteurs.

Antoine-Joseph est le premier à célébrer son mariage sur Lompret, le 13 janvier 1761 avec Elisabeth DU QUESNE. Suivront Eugène-Joseph, Louis-Omer-Joseph,…

Citons également trois générations successives de Narcisse DELATTRE, prénom de circonstances s’il en est pour des pépiniéristes horticulteur !

Le premier, Narcisse-Joseph (1839-1917) époux d’Octavie-Augustine BEHAGUE fut commandeur du mérite agricole en 1905. Son fils Narcisse-Carlos-Joseph (1879-1954) époux de Marguerite-Louise DENGREMONT sera maire de Lompret et chevalier du mérite agricole. Son petit-fils Narcisse poursuivra les activités de rosiériste avec son épouse Denise VANDROMME comme en témoigne une ancienne réclame parue dans le Ravet-Anseau de 1950.

Sur le plan de l’élevage, les DELATTRE remportent un prix au concours général agricole de Paris en 1897, ainsi que plusieurs succès en 1900 et 1901 au titre de la race hollandaise.