Une très ancienne confrérie : les archers de Lompret

De tous temps, Lompret a vu se développer de multiples activités associatives. Dans le Nord de la France, hormis les associations religieuses, seules les confréries d’archers et d’arbalétriers possédaient une structure durable. A côté de ces dernières, les jeux de boules et de cartes rassemblaient de façon éphémère certains groupes à l’occasion de rencontre par quartiers.

Au douzième siècle, cette pratique était tellement courante en France qu’elle fut à l’origine de surnoms donné aux villageois qui formeront des patronymes : LE ROY était le vainqueur du jeu de l’arc et celui qui avait été roi de l’arc pendant trois années consécutives était LEMPEREUR.

Le 31 mai 1690 est créée la confrérie de Saint Sébastien au village de Lompret. « A l’honneur de Dieu tout puissant, de la glorieuse Vierge Marie, de Saint Sébastien, du Roy et de Monsieur Philippe DU BERON, écuyer, seigneur dudit Lompret, à tous ceux qui fréquentent le noble jeu de l’arc ». Saint Sebastien est le Saint patron des archers.

Cette confrérie regroupe vingt-trois signataires. Tous sont laboureurs ou manouvriers. Ils déclarent « vouloir nouvelles signatures en qualité de confrères de l’arcq à mains ».

Mais il faut de l’argent pour financer les activités. Aussi, en janvier 1691, Allard BOULIN, jardinier de Monseigneur LEGRAND, bailli de Lille, déclare « qu’il promet par ceste de fournir en forme de prêt et avanche, présentement huit livres parisis pour demi rondelle de bonne bière pour les roys, connestables et confrères ».

En 1819, le préfet demande de regrouper les multiples sociétés de tir à l’arc et d’arbalétriers en une seule. Le maire s’y oppose, car il est délicat de regrouper des confréries issues de quartiers différents et il existe des différences entre les arbalétriers, généralement des cultivateurs ou des commerçants assez aisés pour s’acheter une arme coûteuse et les archers, souvent issus du peuple et aux moyens plus modestes. Deux confréries cohabitent alors sur Lompret :

Les archers siégeant au « Beau Jardin », le cabaret de Charles-Henri MARESCAUX. Ils sont vingt membres titulaires dont dix cultivateurs, deux marchands, trois scieurs, un charretier, un cabaretier et deux journaliers. Auxquels s’ajoutent dix aspirants qui ne deviendront membres effectifs qu’après le départ ou le décès d’un sociétaire en activité.

Les archers siégeant à « La maison Commune », le cabaret de Jean-Baptiste PROUVOST. Là aussi il y a vingt sociétaires dont cinq sont membres du conseil municipal ainsi que dix-sept aspirants dont le fils du cabaretier, François PROUVOST, « encore enfant ».

De nos jours, la société de tir à l’arc « la Saint-Sébastien » fait perdurer l’activité sur la base de Lompret-Pérenchies-Verlinghem. Mais Lompret ne dispose plus de société d’archers. Qui relèvera le défi pour devenir le prochain « Roi » ou le nouvel « Empereur » du village ?